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Rappel de l'énoncé :

 

Imaginons un test de dépistage doté des propriétés suivantes :

  • Il détecte 100 % des personnes contagieuses (aucun faux négatif)
  • Appliqué à une population entièrement saine, il fournit 95 % de résultats négatifs (donc exacts) et 5 % de faux positifs

 

On teste un groupe de 1 000 personnes ne présentant aucun symptôme visible mais comportant une seule personne contagieuse. Bien sûr, on ne sait pas laquelle.

 

À votre avis, quelle est la probabilité pour qu'une des personnes déclarées  "positives" à cette occasion soit réellement contagieuse ?

 

 

Réponse : 2 %

 

 

 

Explication :

 

Pour les 999 personnes non contagieuses, on obtient  50 résultats positifs, en fait des faux positifs.

 

La personne contagieuse est détectée à coup sûr par le test, donc comptée parmi les positifs.

 

On a donc en tout 51 résultats positifs, dont 50 correspondent à des personnes non contagieuses.

 

La probabilité qu'une personne comptée comme "positive" soit contagieuse est donc   p = 1/51 ≈ 0,02  soit 2 %      CQFD

 

Étienne Klein a donné au moins deux fois cet exemple,

dans une salle de conférence  https://www.facebook.com/VoyageonsAutrement/videos/1288166354884927/

et dans un bar  https://www.youtube.com/watch?v=KB5w5ZGzy5Q

Il a bien précisé, à plusieurs reprises et à juste titre, qu'il ne fallait pas l'appliquer directement à la situation actuelle.

 

En fait il existe entre ces deux versions une subtile différence, vraisemblablement due à un lapsus ; vous aurez sans doute un peu de mal à la détecter.

Il en résulte que si l'intention est bonne, sa démonstration est juste pour la  conférence mais "fausse" dans le bar...

Pesez bien chaque mot...

Ceux qui ont dénoncé la "supercherie" n'ont d'ailleurs pas écouté Étienne Klein avec suffisamment d'attention...

 

 

 

Commentaires :

 

L'utilisation à bon escient d'un test dépend bien entendu de très nombreux paramètres.

 

Pour mieux détecter la personne contagieuse, il faudrait augmenter l'efficacité du test.

Si celle-ci atteignait 99,9 %, ce qui serait absolument miraculeux, alors on trouverait un seul faux positif et un vrai positif.

La probabilité qu'une des deux personnes "positives" soit contagieuse serait alors de 0,5...  Autant jouer à pile ou face !

 

Inversement, si l'efficacité n'était que de 75 %, on aurait un seul vrai positif et 250 faux,

la probabilité qu'une personne testée positive soit contagieuse tomberait à 0,4 %

 

Bien entendu, de tels résultats n'ont aucune valeur statistique

car le nombre de personnes contagieuses est bien trop faible,

ce n'est qu'un "exemple à caractère scolaire" avec un test presque "idéal".

 

On peut aussi montrer que le test décrit dans l'énoncé donne de meilleurs résultats

si la proportion de personnes contagieuses augmente !

 

Par exemple, s'il y a non pas 1 mais 20 personnes contagieuses parmi les 1 000, cela donne :

20 vrais positifs

49 faux positifs

La probabilité qu'une personne "positive" soit contagieuse est de 20/69 = 0,29  soit 29 %

 

Avec 100 personnes contagieuses parmi les 1 000, on a :

100 vrais positifs et

45 faux positifs

Et la probabilité passe à 100/145 = 0,69  soit  69 %

 

 

 

Quid des tests PCR ?

 

L'efficacité des tests PCR actuels est très inférieure à celle décrite dans le problème :

  • ils donnent en effet beaucoup plus de faux positifs,

notamment lorsque leur sensibilité est augmentée au-delà du raisonnable,

comme c'est le cas en France,

  • et aussi, et c'est plus grave, un certain nombre de faux négatifs

en raison, notamment, de manipulations mal effectuées.

 

À un instant donné, sauf évidemment dans les foyers d'infection caractérisés,

la proportion de personnes porteuses du virus et contagieuses est très faible. Heureusement !

 

Dans ces conditions, chacun peut comprendre qu'un test modérément fiable,

appliqué de façon systématique à une population faiblement contaminée,

n'a pratiquement aucun intérêt sanitaire tout en étant très coûteux pour la collectivité.

 

En revanche il est très important de tester méthodiquement les personnes à risque ou présentant des symptômes,

puis de confirmer ou non les résultats par des investigations complémentaires.

Un test idéal ne devrait détecter que les personnes contagieuses et les malades

afin de les isoler et/ou de les soigner. Plus facile à dire qu'à faire !

 

Les "cas" dont on nous rebat les oreilles matin, midi, et soir

sont pour la plupart des personnes en parfaite santé

mais il faut bien faire peur au bon peuple...

 

 

Pourquoi Étienne Klein répète-t'il que son exemple ne doit pas être

directement appliqué à la situation actuelle ?

Tout simplement parce qu'il faudrait

  • d'une part tester simultanément toute la population, ce qui n'est ni possible ni souhaitable,
  • d'autre part recommencer très souvent car l'état contagieux ne dure pas.

 

Certaines personnes n'ont jamais été testées (moi par exemple),

d'autres l'ont été plusieurs fois, à des moments différents,

dans des circonstances différentes, etc.,

ce qui rend tout calcul impossible.